J’AI TESTÉ POUR VOUS LE SERVICE « ACCÈS PLUS »

Le principe était simple, nous étions en binôme surprise et nous avions un scénario à respecter. Drôle de coïncidence, le hasard a fait que j’ai fait équipe avec Hélène sur un parcours entre Paris et Ermont-Eaubonne avec une réservation Accès Plus. J’ai donc pu tester en situation réelle, ce service Transilien. Je précise que les agents dans les gares et dans les trains n’étaient pas au courant de ces jeux de pistes et des scénarii sinon c’est moins intéressant.

J-1 : préparation du voyage

L’aventure a commencé pour moi, mercredi matin en recevant le scénario : faire un trajet entre Paris Nord et Ermont-Eaubonne, au départ de Paris à 14h26. Ma collègue me livre le scénario et  me met toutefois en garde sur le fait que le service Accès Plus se réserve avant la veille 12h. Hélène ne travaillait pas mercredi alors j’ai pris en charge la réservation.  J’ai donc appelé 0 970 82 41 42, je suis tombée sur une dame hyper gentille qui m’a tout expliqué, je lui ai dit que c’était la première fois que j’utilisais le service et que j’étais l’accompagnante. Elle m’a donc demandé les nom, prénom, adresse, numéro de téléphone et adresse mail d’Hélène. Elle m’a ensuite demandé quel type de fauteuil Hélène avait, si elle pouvait voyager en voiture sans son fauteuil en cas d’aléas et si nous avons un animal accompagnant. Elle me prévient que nous devons être munis de nos titres de transport et que nous recevrons un récapitulatif par mail à 17h nous indiquant la prise en charge à 14h11 à la bulle accueil des lignes H et K.

Jour J : du bureau à la gare du nord

Comme convenu, Hélène reçoit le récapitulatif mais l’heure de la prise en charge n’est pas indiquée, je trouve que le délai est serré avec l’heure du départ du train , je vérifie auprès du         0 970 82 41 42  qui me confirme que c’est bien 14h11. Nous nous donnons rendez-vous devant le bureau le lendemain 30 minutes avant la prise en charge. Entre le bureau et la gare, je prends conscience du quotidien d’Hélène, à chaque sortie de parking ou bateau sur le trottoir son fauteuil glisse vers la pente et elle doit braquer à l’opposé. J’essaie de m’adapter à son rythme de parcours mais ce n’est pas toujours facile car en effet, je me rends compte qu’on doit  anticiper  nos actions pour prendre un parcours compatible avec le fauteuil. Je fais le parcours bureau-gare du nord très souvent et j’ai pris conscience jeudi que ce que je pouvais faire en 10 minutes pouvait mettre un certain temps en fauteuil pourtant Hélène ne cessait de me dire que l’avantage de Paris c’est la largeur des trottoirs !

Accueil en gare du nord

Nous arrivons à l’heure du rendez-vous à la bulle accueil, il n’y avait pas d’agent d’escale mais un contrôleur qui était à côté les a appelé et un agent est arrivé. Elle nous ouvre alors la porte, nous demande notre trajet et nous la suivons sur le quai jusqu’à la voiture derrière le conducteur. J’ai alors appris que les personnes à mobilité réduite étaient toujours installées dans la première voiture derrière le conducteur. Elle informe le conducteur que nous descendrons à Ermont-Eaubonne. Nous montons dans le train et les portes se ferment, la marge de 15 minutes entre l’heure de rendez-vous et le départ du train était un peu juste. Heureusement qu’Hélène a un fauteuil électrique sinon nous aurions loupé le train. J’étais à ses côtés, marchant au pas de course.

A bord : entre Paris-Nord et Ermont-Eaubonne

A l’intérieur du train, je constate avec Hélène que certains éléments sont positionnés trop haut pour une personne en fauteuil, il est par exemple impossible pour Hélène de signaler un problème de confort en scannant les QR code qui ne sont pas à portée de bras.

Accueil en gare d’Ermont-Eaubonne

Arrivées à Ermont-Eaubonne, 3 agents nous attendent en nous disant « Bonjour Madame X », c’est un petit plus qui montre qu’on est attendu et c’est plutôt agréable. La gare d’Ermont est totalement accessible : on descend par l’ascenseur, on retrouve les agents en bas de l’escalier et nous pouvons sortir sans problème. Les agents nous demandent la suite de notre parcours, Hélène dit qu’elle va commander un taxi, ils lui proposent de l’accompagner à la bulle pour le faire mais Hélène le fait depuis son téléphone.

Vis ma vie dans la peau d’Hélène

Notre mission est finie et Hélène me propose d’essayer son fauteuil. Me voilà donc dans la peau d’une personne à mobilité réduite, immédiatement je ressens ce qu’Hélène m’avait dit : le regard des gens n’est pas forcément négatif mais je sens se poser sur moi un regard différent qui n’existe pas quand je marche. Je me retrouve en effet, à incliner la tête vers le haut constamment pour chercher vers le haut les informations.  La gare d’Ermont-Eaubonne est accessible alors je ne rencontre pas de problème particulier mais je me rends compte qu’il faut anticiper son trajet car malgré tout attendre l’ascenseur, passer par l’accès pour les personnes à mobilité réduite prend plus de temps que de monter par les escaliers et passer les accès en 2 secondes.

Pendant tout notre trajet Hélène est super positive, ne cesse de me dire que c’est accessible que c’est facile. Moi qui l’accompagne pour la première fois, je prends vraiment conscience qu’on a encore une belle marge de progression avant que notre société soit vraiment inclusive. Il y a encore une grande marche de progression pour que le regard des gens soit le même pour tous et que tous les petits détails soient adaptés à tous.

Un grand merci à Hélène pour cette après-midi en sa compagnie et un grand bravo aux équipes d’Ermont-Eaubonne pour leur accueil aux petits oignons 🙂

J’espère que cet article vous aura plu, n’hésitez pas à me dire si ce type d’article vous plait.