Nous sommes conscients que cette journée a été compliquée pour vous et nous tenions à vous apporter des explications.
La tempête Ciaran a balayé le Nord-Ouest du pays et provoqué d’importants dégâts dans de nombreuses régions. Les vents violents ont fait chuter des arbres ou branches sur les caténaires et provoqué des disjonctions.
Ils ont également endommagé les réseaux électriques publics, qui alimentent vos foyers, les entreprises mais aussi les installations de sécurité ferroviaire : passages à niveau, postes d’aiguillage, feux de signalisation…
Ainsi ces incidents ont fortement impacté les installations de SNCF Réseau sur lesquelles votre ligne H circule, et ce tout au long de la journée du 2 novembre.
Chronologie des faits sur votre ligne :
Dès 5h du matin, nos agents sont mobilisés dans les gares, les postes de commandement et les trains pour assurer au mieux le fonctionnement de votre ligne malgré le contexte climatique. Le premier train sur chaque axe est supprimé pour permettre de faire rouler des rames à vide et vérifier l’absence d’anomalies.
Les conducteurs ne constatent rien d’anormal sur nos axes vers/depuis Paris. En revanche, le train de reconnaissance sur la transversale Pontoise <> Creil repère un arbre tombé sur la caténaire pendant la nuit, à proximité de Bruyères sur Oise. Les dégâts sont importants, la circulation est donc interrompue jusqu’à ce qu’une intervention puisse avoir lieu afin de réparer la caténaire (fil électrique alimentant vos trains).
Deux bus sont mis en place entre Persan et Creil pour transporter les voyageurs.
Aux alentours de 13h20, deux autres arbres chutent, l’un dans le secteur d’Auvers-sur-Oise, et l’autre à Montigny-Beauchamp, arrachant le fil d’alimentation électrique et dégradant plusieurs installations essentielles.
Jusqu’à 16h environ, aucun itinéraire de remplacement ne peut vous être proposé concernant cet axe, les autres lignes desservant la zone de Pontoise ou Cergy étant également interrompues ou fortement ralenties.
Dans le cas présent, des bus de remplacement ne peuvent pas être mis en place, face à l’afflux de voyageurs à prévoir et au nombre de véhicules qui seraient nécessaires dans toute la région pour les nombreuses lignes impactées par cette tempête exceptionnelle.
A partir de 16h, le RER A et la ligne L en direction de Cergy reprennent progressivement et permettent de rejoindre l’agglomération de Cergy-Pontoise au départ de Paris.
Dans les secteurs de Bruyères-sur-Oise, Auvers-sur-Oise et Montigny-Beauchamp, de lourds travaux sont nécessaires jusqu’au milieu de la nuit. Ce délai s’explique par la mobilisation des agents à plusieurs endroits dans la région, y compris sur d’autres lignes, et par l’importance des dégâts constatés.
La circulation de vos trains ne reprend que vendredi matin, avec quelques retards résiduels dus aux mauvaises conditions climatiques qui perdurent.
🔎 Quelques chiffres :
- Une centaine d’agents commerciaux présents dans vos gares et centres opérationnels
- 90 agents et cadres de SNCF Réseau, spécialisés dans la réparation des caténaires et des voies
- Un train spécialisé (« rame caténaire ») et 8 engins de réparation (« lorrys automoteurs » que vous pouvez apercevoir dans la photo ci-dessus) mobilisés sur nos lignes
Merci pour ce retour sur les incidents d’hier. Pour ma part, j’ai pu me rendre à mon travail et en revenir sans problèmes, mais j’ai constaté l’après-midi une incohérence entre les infos communiquées sur le site internet Transilien et la situation réelle. En effet, le site internet Transilien annonçait en début d’après-midi que le trafic était interrompu entre Saint-Leu la Forêt et Persan-Beaumont jusqu’à 18 heures, ce qui m’a conduit à écourter ma journée de travail pour la finir chez moi en télétravail. Mais en arrivant à la Gare du Nord, j’ai constaté qu’en réalité les trains circulaient jusqu’à Valmondois, ce qui m’a permis d’éviter de terminer le trajet à pied depuis la gare de Saint-Leu. Par contre, les informations concernant l’interruption de trafic sur l’axe Ermont-Eaubonne – Pontoise et sur la transversale Pontoise-Creil étaient bien exactes.
Je précise avoir beaucoup hésité entre aller quand-même à mon travail hier ou rester télétravailler chez moi, car je m’attendais à ce qu’il y ait des perturbations sur la ligne H, et je ne prends jamais à la légère le risque tempête, ayant encore des souvenirs tout frais des tempêtes Lothar et Martin, qui avaient frappés la France en 1999 et fait beaucoup de dégâts.
Bonjour Valentin,
A propos d’incident, pourriez-vous SVP m’expliquer pourquoi le train PERA de 16h23 pour Persan-Beaumont via Valmondois est, depuis les congés de la Toussaint, de plus en plus souvent mis à quai tardivement, ce qui occasionne parfois des retards qui ne sont que très rarement rattrapés, comme je l’ai par exemple constaté cet après-midi, avec un retard à l’arrivée à Vaucelles qui était de 5 minutes, comme au départ de Paris Nord. Ce retard aurait très bien pu être rattrapé en supprimant quelques arrêts entre Paris Nord et Ermont-Eaubonne ou en donnant simplement la consigne au conducteur de rouler un peu plus vite.
Par ailleurs, j’aimerais également savoir pourquoi vos collègues en charge de l’exploitation ne respectent plus le plan d’affectation des voies à Paris Nord : les trains de la ligne K se retrouvent ainsi relégués en voie 36, tandis que les trains de l’axe Ermont-Valmondois, qui sont en principe censés partir du quai voies 34/35, se retrouvent en voie 32 ou en voie 33. Cela provoque un cisaillement des circulations, avec pour conséquence des gênes de circulation qui peuvent occasionner des retards. Pourquoi ne faites-vous pas comme vos collègues de Saint-Lazare, qui appliquent la règle simple, un quai = une destination ?
Je vous remercie d’avance pour votre réponse.
Cordialement,
Bonjour Baro,
Comme vous le savez, la Gare du Nord est victime de son succès, avec un nombre de voyageurs et de trains inédit en Europe. Cela occasionne parfois un peu d’embouteillage sur les voies, particulièrement sur le tronçon situé entre Saint-Denis et Paris.
Vous proposez de supprimer des arrêts pour un retard de 5 minutes, mais je ne suis pas certain que vous auriez été du même avis si vous aviez été un voyageur descendant dans une des gares que vous souhaiteriez ne plus voir desservie. Comme je vous l’ai déjà dit lors de nos échanges, n’oublions pas que le train est avant tout un transport en commun 😉
L’intérêt général doit ainsi primer sur l’intérêt particulier, chaque fois que c’est possible.
Je ne dis pas que nous ne faisons jamais de suppression de desserte pour fluidifier le trafic et rattraper du retard. Mais cela se fait en pesant systématiquement « le pour et le contre », et notamment l’impact sur les voyageurs qui verront leur gare non desservie. Un retard de 5 minutes ne me semble pas justifier de léser autant de voyageurs, sauf impératifs de production identifiés par mes collègues (par exemple une aggravation progressive du retard, ou un conflit avec un autre train se retrouvant au même horaire de passage).
Quand à votre suggestion de demander au conducteur de rouleur plus vite, j’imagine qu’il s’agit d’un trait d’humour de votre part. En fin connaisseur du ferroviaire, vous savez que les vitesses sont limitées par sécurité, et que tout dépassement serait sanctionné (et de toute manière bloqué par les sécurités intégrées au train et aux voies).
Concernant le plan de voie, nous avons également eu le plaisir d’échanger sur ce sujet. Il ne s’agit pas de voies dédiées, mais simplement de voies préférentielles, et utilisées par nos collègues gestionnaires du réseau de manière à optimiser la circulation des trains. Il arrive donc, effectivement, que certains trains doivent « cisailler », ce qui implique une petite attente au départ pour les autres trains. Mais je vous invite à échanger avec nos collègues de Saint-Lazare ou de Gare de Lyon par exemple, le même phénomène existe partout ailleurs.
Dans le ferroviaire comme dans la vie, il y a la perfection, le prévisionnel qui s’applique sans accroc. Et puis il y a la réalité, les petits aléas qui demandent une adaptation.
Je vous remercie de votre réponse, mais je ne suis pas entièrement convaincu de l’argument de l’embouteillage pour expliquer les retards sur le train de 16h23. Car hier, alors que j’attendais justement ce train, il y a eu trois autres rames qui sont entrées en gare du Nord, pour assurer des mission qui étaient censées partir après mon train. Et le même scénario s’est répété cet après-midi, m’occasionnant un retard de 10 minutes de retard au départ de Paris Nord, qui a heureusement été en partie rattrapé.
Quant à la question de la suppression des arrêts, je parle uniquement de supprimer des arrêts entre Paris Nord et Ermont-Eaubonne, ce qui pour moi est le moins problématique vu la fréquence des trains sur ce tronçon. Et je ne veux surtout plus voir ce que j’ai pu voir à la fin du mois d’octobre, où sous prétexte de rattraper un retard de 5 minutes causé par un problème de porte, le train a été rendu direct de Ermont-Eaubonne jusqu’à Persan-Beaumont, faisant ainsi perdre 15 minutes aux usagers des gares de ce tronçon.
Pour ce qui est de la vitesse des trains, je n’ai pas dit ça sur le ton de la plaisanterie, je parlais sérieusement. Car il y a de nombreuses années de cela, comme je m’étonnais de la lenteur des trains sur certaines interstations, moi qui connais bien les limitations de vitesse sur la ligne, j’avais eu l’idée d’utiliser un GPS de voiture pour mesurer la vitesse du train qui me ramenait chez moi, et j’ai constaté que la vitesse effectivement pratiquée était de 10 à 20km/h inférieure à la vitesse maximale autorisée sur la ligne.
Au delà des limitations de vitesse habituelles (que vous semblez connaitre sur le bout des doigts), il peut y avoir des limitations temporaires dans les zones de travaux, et bien sûr il y a la signalisation qui impose régulièrement à nos conducteurs de rouler à plus basse vitesse. C’est par exemple le cas si un train se trouve devant lui.
De plus, en ces périodes automnales et hivernales, les conditions climatiques peuvent inciter nos conducteurs à arriver en gare moins vite et repartir aussi plus lentement car les rails sont glissants (pluie et feuilles mortes formant une sorte de pâte glissante). Malgré nos rames modernes équipées d’anti patinage et anti enrayage (comme sur les voitures avec l’ABS notamment), les distances de freinage sont allongées et les redémarrages à pleine puissance peuvent abîmer le rail si les roues patinent (tournent dans le vide).