Il est là...les températures baissent, les feuilles jaunissent et tombent, le vent se lève et la pluie s'accroit de plus en plus, l'automne arrive et voilà pourquoi nous redoutons cette période.
Chaque année, nous sommes confrontés aux aléas climatiques et nous devons donc être préparés en conséquences. Chutes d’arbres, végétation envahissante, manque d’adhérence aux rails entrainant patinage et enrayage… tous ces phénomènes ont des impacts sur les circulations.
La route et ses composantes
Le principe d’adhérence aux rails
L’ensemble de la circulation ferroviaire repose sur le phénomène d’adhérence entre la roue et le rail.
C’est ce qui est communément appelé le principe fer/fer. C’est par ce contact qu’interviennent les efforts de traction et de freinage. Ils conditionnent également la dynamique de la circulation tels que la stabilité ou le déraillement.
Que se passe-t-il en cas de manque d’adhérence ?
Rien de surprenant si je vous dis qu’en automne, les feuilles tombent des arbres.
Les feuilles mortes associées à l’humidité ambiante et parfois à la pollution forment une sorte de pâte végétale. Cette pâte est écrasée sur le rail suite aux passages des trains ce qui peut alors diminuer l’adhérence de la roue aux rails.
Nous pouvons comparer ce phénomène à une situation de la vie quotidienne : lorsqu’il fait très froid, du verglas peut alors se former sur les routes ou les trottoirs ce qui complique la conduite en voiture par exemple.
Cette pâte végétale entraine deux phénomènes majeurs : soit le patinage soit l’enrayage.
Le patinage
Lorsque la pluie humidifie les rails, les feuilles déposent une pellicule de cellulose sur la surface du rail, ce qui provoque une perte d’adhérence de la roue au démarrage et pendant l’accélération : le patinage.
En cas de freinage, les roues peuvent rester bloquées et glissent sur les rails pour certains types de matériel. La distance de freinage est donc rallongée, les roues s’usent et s’aplatissent, on parle alors de « roue carrée ». Pour faire face à cette situation dangereuse, le conducteur du train adapte sa vitesse, voilà pourquoi, parfois, le temps de parcours est plus long ! Sur Twitter, vous nous remontez votre incompréhension quand des TER Hauts de France passent devant votre quai bondé alors qu’il y a de fortes perturbations sur la ligne H. La principale difficulté, lorsque le rail est « gras », survient au démarrage et à l’arrêt du train, en effet il est difficile pour le conducteur de maîtriser précisément l’arrêt du train sur la longueur du quai. Il est donc parfois préférable de supprimer les arrêts de certaines gare plutôt que de risquer d’avoir des voitures hors quai. Parfois au démarrage, vous pouvez ressentir une sensation de patinage, comme en voiture, mais soyez rassurés les conducteurs sont formés pour freiner et pour réagir en toute sécurité. Si vraiment la zone de patinage est trop importante, des mesures de sécurité pour limiter la vitesse voire supprimer des arrêts sont alors mises en place.
L’enrayage
Des systèmes anti enrayages existent sur les trains de la ligne H pour éviter que les roues se bloquent et ainsi éviter l’allongement des distances d’arrêt.
En plus des feuilles, les rafales de vent peuvent engendrer d’autres incidents comme les chutes d’arbres, et dans ce cas, la circulation nécessite d’être interrompue le temps de dégager l’arbre. Les roues usées doivent être changées, le train est donc retenu au technicentre de Joncherolles.
La chute d’arbres
Tout comme le patinage et l’enrayage, la chute d’arbres est un phénomène majeur qui peut avoir une incidence sur les voies, les caténaires ou bien nos trains et par conséquences sur vos déplacements. Pendant la période automnale, les fortes rafales sont courantes, les arbres et branches tombent sur les voies et peuvent interrompre le trafic.
Les actions préventives et correctives
Nous nous assurons que tous les dispositifs soient mis en place pour votre sécurité ! Repérage des zones à risque, sable projeté sur les roues, vérification du système antiblocage des roues, nettoyage des voies, formation conduite en automne…
Les mesures préventives et correctives de nos trains marquent la fin de l’été. Les freins ainsi que les essieux sont davantage vérifiés.
De plus, des « wagons laveurs » dégraissent les rails en projetant de l’eau à forte pression puis en passant sur les rails avec des brosses adaptées.
Des campagnes d’élagage des arbres, de débroussaillage, de désherbage des zones à risque sont faites régulièrement par les équipes de SNCF réseau pour éviter les chutes d’arbre sur les voies. En cas d’extrême urgence, on procède à l’abattage de l’arbre (sur les terrains SNCF ou chez les particuliers avec leur accord).
J’espère que ces explications vous auront permis de mieux comprendre pourquoi les trains peuvent être ralentis pendant l’automne, malgré toutes les précautions prises.
Nous essayons de limiter au maximum l’impact que cela peut avoir sur vos voyages et je reste disponible si vous avez des questions.
Il n’est pas inutile de rappeler que le Francilien est équipé de l’ABS et de l’antipatinage qui permettent en principe d’éviter que les trains ne patinent (Ce qui n’était justement pas le cas sur les anciens matériels roulants qui circulaient jadis sur la ligne H). Donc il est totalement inutile de faire ralentir les trains pendant la période automnale.
Comment se fait il qu’il y ait du patinage seulement en France ?
ou des rails qui ont des problèmes en cas de chaleur, en Espagne, au Portugal… les températures sont bien plus élevées qu’en France, et pas de problème.. Etrange, non ?